Quand on fait du GN, on met forcément un peu (ou beaucoup) de soi dans son personnage. Et ce, qu’on soit joueur·euse ou non joueur·euse. Et si le jeu a été bien, le GN blues déboule souvent juste après. Ça peut durer plus ou moins longtemps, selon les personnes.
Et parfois c’est difficile : récit d’une gniste hypersensible
Attention, ce texte ne relate que mon expérience personnelle, pas une réalité universelle. Merci 🙂
S’il n’y a pas de définition figée de l’hypersensibilité, chacun·e est différent·e. On peut toutefois la décrire par une sensibilité, physique mais surtout émotionnelle, exacerbée aux stimulations externes et aux émotions qui peuvent survenir.
Et dans mon cas, c’est sans filtre : je n’arrive que difficilement à me protéger de ce que le jeu – mais aussi le monde qui m’entoure – m’envoie à la figure. Et en GN, ma seule protection, c’est mon personnage. Mais cette armure a des trous.
Quand on me confie un rôle, de joueuse ou de PNJ encore une fois, je m’y investis et je fais en sorte de devenir le personnage le temps du jeu. Mais surtout, je me projette dedans et prends pour moi-même ce qu’il vit. Et ça fonctionne aussi dans l’autre sens !
Avec peu de filtre, encore une fois. Et comme il est courant de vivre en jeu des situations extraordinaires, inédites, effrayantes ou heureuses (bref, de passer par toute la palette des émotions), je les vis à 200 %. J’ai beau être résistante, depuis le temps, c’est pas facile.
Pour autant, je n’arrêterai pas le GN. Je te rassure, rien de masochiste là-dedans. C’est que je suis persuadée que dans une certaine mesure, me confronter à ce genre d’émotions et à des expériences nouvelles via le personnage me permet de les appréhender avec plus de recul. Après, on est d’accord : certaines expériences resteront dans le cadre du GN !
Si toi aussi tu es concerné·e par l’hypersensibilité, sache-le : c’est une force dans la vie en général. En GN, c’est sûr que ça t’expose davantage psychologiquement. Mais ça a aussi des bons côtés.
Comme je l’ai déjà évoqué, je n’ai pas vraiment de difficulté à me projeter dans le personnage, à appréhender les émotions qu’il est censé ressentir et réagir à ce qui lui arrive.
De la même manière, je n’ai aucun mal à me plonger dans le jeu et à m’imprégner de l’atmosphère qui règne. Du rire aux larmes, je m’adapte, aucun souci. Après tout, c’est un peu moi qui vis la situation, même à distance !
Le plus difficile dans le GN, on le sait tous·tes, c’est le retour à la vie réelle. Chez moi, ça prend du temps. J’ai le blues pendant plusieurs jours. Et plus le jeu a été fort en émotions, en souvenirs et en rencontres, plus ça me prend du temps. Heureusement, ça finit toujours par passer et il n’y a plus que les bons moments.
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En un mot, c’est possible d’être hypersensible et gniste. Notre loisir favori est d’autant plus riche grâce à cela.
Je remercie tous·tes les joueur·euses et organisateurices avec qui j’ai eu, j’ai et j’aurai le plaisir de jouer pour me faire vivre au fil des jeux. Et surtout, merci à toi qui me lis. 🙂
Egalement hypersensible et GNiste, le bleed est souvent intense et plus long que pour la plupart des joueurs. Mais bon je sais ce que c’est et comment le gérer alors pas de soucis.
Mais c’est sûr que niveau immersion je n’ai jamais de soucis. XD
[…] attendu. Je réfléchis avant de prendre les décisions les plus importantes, parfois trop mais c’est un autre sujet. Mais alors, où est le problème […]